Les maladies liées à l’amiante
L’exposition à l’amiante est particulièrement nocive pour l’appareil respiratoire.
Quelles sont les principales maladies liées à l’exposition à l’amiante ?
1. Les plaques pleurales :
C’est la manifestation la plus commune de l’exposition à l’amiante. Elles se manifestent par l’apparition d’une fibrose (formation de fibres de collagène au sein des organes atteints) sur la plèvre externe (pariétale), qui peut se calcifier. Elles n’ont pas de conséquence sur la vie quotidienne de la victime. Les plaques pleurales sont considérées comme un simple marqueur de l’exposition à l’amiante. Il ne s’agit pas d’un état pré cancéreux. Elles n’engendrent généralement aucune répercussion fonctionnelle. Ces manifestations sont plus ou moins aisées à repérer par examen scanographique. Leur évolutivité est lente, voire nulle. Il n’existe aucun traitement.
2. Les épaississements pleuraux :
La fibrose touche la plèvre viscérale (plèvre en contact avec le poumon) et est généralement associée à une atteinte parenchymateuse (du poumon) sous-jacente. Contrairement aux plaques pleurales, ils peuvent être source de troubles respiratoires.
3. Les pleurésies dites bénignes, exsudatives :
C’est la présence de liquide entre la plèvre externe et la plèvre viscérale (interne). Elles demandent impérativement à être explorées aux fins d’éliminer un éventuel mésothéliome malin débutant.
4. L’asbestose :
La fibrose atteint ici le poumon. L’évolutivité est en général lente, mais le développement d’une insuffisance respiratoire est possible avec essoufflement à l’effort, voire au repos pour les personnes les plus sévèrement atteintes. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement susceptible de réellement faire régresser le processus fibrosant.
5. Le cancer broncho-pulmonaire :
Si la grande majorité des cancers broncho-pulmonaires est attribuable au tabac, l’exposition à l’amiante multiplie le risque de cancer.
6. Le mésothéliome :
Ce cancer touche soit les plèvres (enveloppes des poumons), soit le péritoine (enveloppe des intestins), soit le péricarde (enveloppe du cœur). Le traitement est essentiellement médical et son bénéfice en termes d’espérance de vie reste très limité (14 à 16 mois).
Depuis quelques années, le FIVA indemnise les patients atteints de cancers du larynx ou des ovaires suite à un contact avec l’amiante. Ces derniers sont désormais reconnus comme des maladies professionnelles agricoles.
Comment expliquer le nombre élevé de nouvelles victimes saisissant le FIVA chaque année ?
Malgré l’interdiction de l’usage de l’amiante en France, à partir du 1er janvier 1997 (voir partie «Les réponses juridiques à la dangerosité du produit», et la diminution constante de la valeur moyenne d’exposition professionnelle (VME) à l’amiante, désormais remplacée par la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) à l’amiante, les caractéristiques des principales maladies liées à l’amiante expliquent le nombre élevé de nouvelles victimes saisissant le FIVA chaque année :
1. Un temps de latence élevé ;
Le temps écoulé entre le début de l’exposition au risque et les premières manifestations radio cliniques de la maladie, même s’il diffère de façon importante selon les différentes pathologies :
- les plaques pleurales, les épaississements pleuraux et les pleurésies exsudatives : rarement inférieur à 15 ans
- l’asbestose : entre 10 et 20 ans
- le cancer broncho-pulmonaire : 30 ans
- le mésothéliome : entre 30 et 40 ans
2. La persistance du risque toute la vie durant ;
3. L’absence fréquente de traitement curatif.
Valeur limite d’exposition professionnelle
La Valeur Limite d’Exposition Professionnelle (VLEP) à un produit correspond à la concentration maximale dans l’air que peut respirer une personne pendant un temps déterminé, sans que cette exposition ne provoque d’effet néfaste sur la santé.
La valeur est exprimée en volume (ppm ou partie par million), en poids (mg/m3) ou en fibres par unité de volume (f/m3).Les VLEP peuvent être indicatives dans un objectif de prévention et d’aide à l’évaluation des risques ou réglementairement contraignantes, ce qui est le cas s’agissant de l’amiante.
Fixée à 15 fibres par millilitre (f/ml) en concentration moyenne sur huit heures en 1977 , la valeur moyenne d’exposition a progressivement été abaissée. Réduite à 2 f/ml en 1975, elle a été fixée à 0,3 f/ml en 1996 puis à 0,1 f/ml en 1998.
La valeur limite d’exposition professionnelle est fixée à 10 f/l depuis le 1er juillet 2012 (soit, 0,01 f/ml).Parallèlement, des mesures réglementaires ont été adoptées pour les expositions dites « passives » rencontrées dans les bâtiments. Ainsi, la valeur limite d’exposition « tout public » est quant à elle fixée à 0,005 f/ml depuis 1996.